Groupe de travail proposé par Françoise Guillaumard et Michel Lehmann
La notion d’état limite est apparue au cœur de la pratique psychanalytique. Il y a eu prise en compte de ses limites et remise en cause des références de la méthode première : la libre association, l’interprétation comme seul acte, l’attention flottante et le névrosé en tant que modèle d’analysant. Une nouvelle catégorie de patients a été décrite, non névrosés mais pas non plus psychotiques, chez qui domine l’acte comme symptôme et le sentiment d’inexistence comme vécu. L’importance des blocages et des résistances a poussé à l’aménagement de la méthode. Freud, déjà, en ouvrait la possibilité avec son article de 1937 : « Constructions dans l’analyse ». Ferenczi dans son « Journal Clinique » (1932) témoignait de ses recherches innovantes. Par la suite, à propos de ce type de personnalité, dont il théorise l’origine par une défaillance de l’environnement précoce, Winnicott propose une nouvelle conception de la cure : « ce n’est pas seulement un temps d’interprétation ou de relecture du passé. La relation entre patient et analyste prend toute sa valeur dans l’‘’ ici et maintenant ‘’, puisque c’est une nouvelle page de vie et relation interhumaine qui se joue »1. Une telle conception de la pratique remet la parole au centre de la relation psychanalytique, son pouvoir, sa richesse et sa qualité d’objet d’échange. Dans cet espace transitionnel, la parole accueille, propose, soutient, dénomme. Elle y trouve sa créativité, son inventivité.
Quelles sont les théories qui rendent compte des états limites et plus particulièrement celles qui soutiennent un tel abord pratique ? Quels en sont les moteurs ? Quels en sont les effets ? S’agit-il d’un autre paradigme pour la psychanalyse où l’analyste ne serait plus seulement archéologue mais aussi architecte ? Comment s’articulent au cas par cas ces deux dimensions ?
Nous chercherons à élaborer ces questions en travaillant les textes de différents auteurs (Sigmund Freud, Donald Winnicott, Joyce Mac Dougall, André Green, Jacques André…) et en nous référant à certains témoignages de situations cliniques.
Groupe de travail également inscrit dans les activités du groupe régional de Grenoble de la Société de Psychanalyse Freudienne.
Première rencontre le mercredi 18 octobre 2023 à 21 heures (lieu à déterminer).
Pour s’inscrire, joindre Françoise Guillaumard ou Michel Lehmann