Désir du psychanalyste et désir d’institution

SEMINAIRE I-AEP (Inter-Associatif Européen de Psychanalyse) organisé par Acte-Psychanalytique

Samedi 1 et Dimanche 2 juin 2019
39 Av. De la Porte de Hal
1060 Bruxelles

Préambule

« Pourquoi devenir psychanalyste ? », telle est précisément la question princeps du « désir d’analyste » et en corrélation, la possibilité de sa transmission, et du coup l’enjeu même du « désir d’institution ».
Non point l’institution entendue au sens classique, comme venant de l’extérieur, transcendantale, déjà là, à laquelle l’analyste se souscrit – à l’image de la Vérité éternelle et révélée –
Mais, plutôt, une institution qui sera « l’unité topologique des béances en jeu » !
Dit autrement, elle sera ACEPHALE, différente des « communautés analytiques » existantes, avec pignon sur rue, dotées souvent d’un « éléphant » ou plus, garantissant de ce fait l’attrait, voire l’attraction, qui fera nombre assuré.
Mais, une communauté toujours à venir, dans le sens de « la communauté… », dont « désœuvrée » au départ, pour arriver à « désavouée » en passant par « inavouable ».
« Le désœuvrement est ce par quoi l’oeuvre n’appartient pas à l’ordre de l’achevé, ni d’ailleurs de l’inachevé: elle ne manque de rien tout en n’étant rien d’accompli. » (in « La communauté désavouée », JL. Nancy, Ed.Galilée 2014, p.27)
L’échange de travail de pensées intense entre Jean-Luc Nancy et Maurice Blanchot, prenant comme pivot, ou gond, Georges Bataille dans sa radicale mise en cause des idées « communautaires », aboutit à l’aveu d’échec de celui-ci.
L’échec « fut (…) le symptôme d’une aporie constitutive de l’époque alors inaugurée – qui est encore la nôtre : l’absence de tout antagonisme sérieux à la civilisation déterminée par le capitalisme. » (ibidem, p.35)
Cette communauté, toujours à venir, ou à l’horizon !, non au sens de JP. Sartre avec le « communisme » comme horizon indépassable, mais « le communisme », selon Blanchot, au sens de « ce qui exclut (et s’exclut de) toute communauté déjà constituée ». (op cit, ibidem).
Dit encore autrement, « L’infini s’ouvre dans la « passion » du rapport – « la  communication des passions » étant l’expression de Bataille pour nommer ce dont « le sacré » n’était peut-être « qu’un nom purement pédant ».
« Ce qui se communique n’est pas une substance commune mais le fait même d’être en rapport, la « contagion » qui est un autre nom pour la « communication » et par laquelle ne se transmet rien d’autre que précisément le fait qu’il y ait transmission, passage et partage. »

Fonctionnement

Concrètement, ce que nous vous proposerons, nous inspirant de l’idée de Nancy, à ce séminaire, c’est un dispositif qui soit à même, « de mettre à nu ceci : rien n’est donné, ni au début, ni à la fin, comme l’unité substantielle d’une communauté mais « la communauté » nomme le fait d’un partage incessant qui répartit rien de donné mais qui se confond avec la condition d’être-exposé. » (Nancy, op cit, p.35).
Aussi les participants sont-ils invités à y venir, sans préparation préalable, prêts à jouer les témoins de leurs propre expérience et intérêt psychanalytique.
Que nous tenterions, ensemble, d’échanger autrement que dans un fonctionnement-type de tous colloques ou congrès.

Bienvenue

Aux personnes ayant la « foi » en la « psychanalyse » (celle-ci prise non pas comme quelques « weltanschauung », philosophie, science occulte, technique de développement…,etc, mais plutôt comme « la mise en question du psychanalyste ») afin de réaliser l’expérience d’une « foire Autre », sans finalité d’un marché connue.

« La foi, c’est la foire. Il y a tellement de fois, vous comprenez, de fois qui se nichent dans les coins, que malgré tout, ça ne se dit bien que sur le forum, c’est-à-dire la foire »

Jacques Lacan, Conférence de presse à Rome, le 29 octobre 1974

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