Argument : Pourquoi et comment s’associer au collectif psychanalytique ?

Séminaire du GGP et I-AEP
Gand, 3-4 juin 2017
Maison des Geux
Kantienberg 9.

Serge André a écrit un livre intitulé “Devenir psychanalyste et le rester”. Comment penser ce “devenir psychanalyste”? Surtout pas comme devenir notaire, boulanger, etc.. Devenir psychanalyste ce n’est pas comme apprendre un métier. Si l’on apprend quelque chose en position d’analyste en écoutant des paroles, c’est un petit rien qui tombe dans la dialectique entre le ratage transférentielle et la réussite subjective. C’est dire l’on reprend à chaque fois, dans chaque nouvelle cure son désir d’être analyste: chaque fois la retrouvaille de l’objet petit a. Chaque analyse ‘c’est (re)devenir psychanalyste.

Alors la question se pose ce qu’il en est du “Rester psychanalyste”. Cette question qui est-elle superflue, envisageant la dynamique du “Devenir”? On peut penser que “’être psychanalyste” cela ne se fonde que dans les échanges avec ses patients. Mais Freud est clair à ce sujet: pour lui la psychanalyse est une pratique, mais aussi une théorie qui s’enseigne, qui se discute.

En outre, il y a deux problèmes qui se posent au psychanalyste en position de « il y a de l’Un » (et on y doit ajouter « et quelques autres »). Est-ce que l’on ne doit pas craindre le mirage du narcissisme? Si l’on fait confiance aux psychanalystes de travailler leur narcissisme, est-ce que’on ne peut pas craindre que est plutôt du côté de ratage ce travail du dialectique décrit dessus,au lieu d’une réussite subjective ? Puis, il y a une deuxième remarque à faire. On ne peut pas nier que le problème de la solitude joue un rôle dans la position du psychanalyste. Le colloque singulier n’est pas facile à supporter. Les demandes fréquentes, parfois complexes (surtout si l’on travail en équipe ou dans une institution) peuvent ‘vider’ le désir de l’Autrui – et de l’analyste. « Rester psychanalyste » ne vas pas de soi.

Instigué par ces difficultés il y a la possibilité d’une demande ‘à l’aide!’ Une possibilité est qu’on s’associe à un collectif. Ainsi la dialectique du « devenir psychanalyste » se diffuse alors dans une dynamique de groupe.

N’ignorons pas que cette dynamique de groupe est parfois différente du désir de l’analyste. Parfois, il y a là une agressivité qui se montre dans des divergences théoriques qui peuvent dans certains cas passer en disputes et même en scissions dans les associations. Parfois un membre sort avec ou sans portes claquantes. Parfois il y a clivage, et de ce fait les deux partis d’une association ne se parlent plus et mutuellement n’acceptent plus leur travail respectif. Parfois c’est la diaspora.

La dynamique du groupe elle même peut poser des difficultés. Il y a aussi des membres acceptés qui sont adhérents à cause de leur désir de travailler avec la psychanalyse, mais qui n’ont pas le désir d’être psychanalyste. Il y a des associations qui se fonde sur une orthodoxie, d’autres qui veulent bien mêler l’or de la psychanalyse avec le plomb de la psychologie. Puis il y a des différentes manières de s’associer en tant qu’organisation. Des groupes avec une structure minimaliste, avec une structure non-hiérarchique, même avec une flaire d’anarchie; de l’autre côté il y a aussi des associations avec une structure presque militaire ; et entre ces deux extrêmes il existe tout une variété de formes organisationelles. Or nous concluons que non seulement l’agressivité ne se nourrit pas seulement des différences appartenant au désir de l’analyste, mais aussi au sujet des différentes positions des psychanalystes envers l’association, quel que soit la forme d’organisation ou d’élaboration d’une organisation.

Il est vrai qu’il y en a des associations qui étouffent bien les immanences imaginaires, mais jamais sont-elles à éviter complètement. Disons même que la plupart du temps ce sont des crises imaginaires au seins des groupes qui provoquent de nouveaux moyens de travail.

L’inter a toujours été ce lieu où nous avons interrogé le dialogue entre les différents associations, et ceci par le biais des délégués. La questions que nous voulons aborder avec ce séminaire est la suivante : n’est-on pas toujours délégué de son association ? Que chacun a ses propres raisons pour s’associer ne relève personne du fait que, dès qu’il s’associe à un collectif psychanalytique il en est délégué. Or, qu’est qu’un membre d’une association vient apporter au sein de son association ? Son insécurité ? Sa quête d’un Idéal du Moi ? Son désir d’être reconnus ? Et qu’est ce qu’il sort de son association ? Est-que le fait d’être membre d’une association impacte son travail clinique ?

Dans ce séminaire, il s’agira de cet échange entre l’association et le monde dans laquelle elle existe, et dont chaque membre fait membrane, perméable ou imperméable.

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