Le récit d’une quête désespérée
A propos de Sérotonine de Michel Houellebecq 1
Michel Lehmann – mars 2020
Tout d’abord, je remercie Edith Beguin et Françoise Guillaumard de m’avoir invité à intervenir dans cette journée de la Société de Psychanalyse Freudienne. Et ainsi de m’avoir donné l’occasion de mettre un peu d’ordre et de clarté dans mes idées autour de la littérature et ceci à propos d’un de ses représentants contemporains : Michel Houellebecq.
Je vais vous parler de son dernier livre : Sérotonine, qui a été publié il y a maintenant un an. Dans ce roman, nous avons affaire à un texte écrit à la première personne du singulier, long monologue proféré par un personnage incarnant le héros houellebecquien auquel l’auteur nous a maintenant bien accoutumé : un homme blanc, la quarantaine légèrement dépassée, d’un niveau socio-professionnel moyen supérieur, célibataire quoique possiblement en couple, déçu par son existence et grandement dépressif.
En savoir plusThérèse d’Avila : quarante ans de conflits intrapsychiques
Christine Bigallet – Mars 2020
Thérèse d’Avila va mener jusqu’à ses quarante et un ans d’intenses combats intérieurs. Enfant, elle se passionnera, en cachette de son père, pour les romans de chevalerie tant appréciés par sa mère. Adolescente, après la mort de sa mère, elle goûtera, en jeune fille un peu coquette, aux plaisirs de son âge et à la compagnie d’amis et de cousins, s’exposant à de menus péchés qu’elle se reprochera toute sa vie. Un peu plus tard, entrée comme pensionnaire au couvent sur l’ordre de son père qui craignait pour la vertu de sa fille, Thérèse sera tourmentée par une violente lutte interne aboutissant à la décision de se faire religieuse alors qu’elle n’en a nul désir. Des épisodes de somatisation s’ensuivront, la conduisant aux portes de la mort, et perdureront, quoique moins aigus, pendant toute son existence. La jeune femme vivra des années en proie à une scission intérieure insupportable, déchirée entre le besoin d’aimer et être aimée de ses semblables et l’attirance pour Dieu et la vie éternelle. Après le décès de son père, qui lui cause une extrême douleur, les conflits internes vont, très progressivement et avec des rechutes, aller vers la voie de l’apaisement. Des événements exceptionnels, des rencontres avec des prêtres compréhensifs jouant le rôle de guides spirituels, ainsi que des lectures, l’amèneront enfin, après la dissipation de dernières craintes quant à l’action en elle du démon, à un état stable où les conflits internes seront dépassés.
En savoir plusOrganisé par le Groupe d’Études Psychanalytiques de Grenoble, les 3, 4 et 5 juin 2016 au C.T.M. 15, chemin de la Carronnerie.
38240 Meylan
Si le cadre de la cure-type se présente comme le paradigme de la pratique psychanalytique, est-il le seul dispositif requis pour l’effectuation de l’acte analytique ?
Cette question se pose à nous devant l’extension des pratiques des psychanalystes, aussi bien au-delà des indications classiques de la cure que lorsque, hors de nos cabinets, nous intervenons dans des lieux de soins. Sont alors mises en tension les dimensions thérapeutique et analytique.
Quelques réflexions pour alimenter la discussion
Bonjour,
Voici quelques réflexions pour alimenter la discussion qui a cours actuellement au GEPG:
Depuis ses débuts le principal dispositif de travail du GEPG celui qui peut être considéré comme son organisation de base, c’est le « petit groupe de travail ».
Ses caractéristiques peuvent, a peu-près, être énumérées ainsi :
- Une constitution par cooptation
- Un thème de travail pour l’année
- Des réunions basées souvent sur un texte à discuter
- Un nombre assez restreint de participants
A cela on peut rajouter :
- Une organisation autonome et la recherche d’une atmosphère de parité.
Cette structure nous a toujours parue la plus propice a constituer le premier lieu d’adresse pour une parole au plus près de l’expérience, et de notre pratique, et des lectures théoriques. En savoir plus
Quelques propos sur la servitude
« Servitude » n’est pas un terme couramment utilisé de nos jours. Ce n’est pas un concept psychanalytique et pas non plus un mot du langage courant habituel. Dans celui-ci on rencontre plutôt « dépendance « , et il n’est pas rare d’entendre nos patients nous parler de leur désir de se libérer d’une dépendance, qui, à un partenaire jugé peu satisfaisant, qui… à des parents… à une mère. D’ailleurs, le dictionnaire définit la servitude comme « l’état de dépendance totale d’une personne ou d’une nation soumise à l’autre ». « Servitude » accentue le trait et tire les connotations du côté des rapports sociaux du Moyen-âge, de la féodalité, puisque c’est avant tout l’état d’un serf. L’accoler à « volontaire » produit de l’étonnement. Habituellement la servitude est entendue comme subie. Ainsi, elle pourrait ne pas l’être… ? En savoir plus
A propos des pratiques singulières de l’analyste qui ne sont pas des cures
Mon titre utilise une périphrase pour dénommer tout un pan important de ce qui fait le travail quotidien, l’ordinaire de beaucoup d’entre nous dans les institutions de soins comme dans les cabinets libéraux.
Ces pratiques concernent des sujets constituant un champ clinique très large, hétérogène à plus d’un titre. Comment le spécifier ? Deux catégories cliniques peuvent être différenciées, qui ne s’excluent pas forcément et peuvent éventuellement se recouper. L’une concerne la demande, l’autre, la structure. Pour la première catégorie, il y a eu formulation d’une demande d’aide par la parole, mais pas une demande de cure, pas même une demande de travail psychanalytique. En majorité, ces sujets ne sont pas dans un transfert sur la psychanalyse, et même ils n’en connaissent que très peu de choses. Est-ce cette particularité dans une clinique de la demande que cherche à dénommer ce terme de « tout venant de la demande « ? Ils en sont au tout début d’un travail sur eux-mêmes, qu’il s’agira de soutenir voire d’initier. Pour la deuxième catégorie, celle qui a rapport à la structure : états limites, sujets mélancoliformes, pour certains posant la question de la psychose… l’errance est au-devant de la scène. La précarité, la perturbation du lien à la parole ont requis un dispositif et une méthode autres que ceux de la cure.
Réflexions à propos des enjeux éthiques
Dans le texte de présentation du GEPG qui figure dans la plaquette de notre programme annuel, nous trouvons actuellement :
« Le GEPG soutient que soit possible un lien social où chacun du point où il en est dans son expérience … puisse mener l’élaboration de ses propres interrogations »
et jusqu’il y a encore deux ans «selon son rythme, selon son style ».( n’y-a-t-il pas lieu de reprendre ces termes, probablement trop vite enlevés ? ).
Plus loin: « Le phénomène institutionnel s’y questionne » Et : « s’il y a effet de transmission c’est par la relance et le prolongement pour chacun des effets de sa propre cure » …et puis : « le désir d’analyste sans cesse réinterrogé dans l’adresse à quelques autres ».Et enfin la citation de Lacan :« c’est bien ennuyeux…que chaque psychanalyste soit forcé de réinventer la psychanalyse».
La place du corps dans l’analyse. Cinq psychanalyses. Fragments d’une analyse d’hystérie : Dora (1905) Écrit en 1899
La place du corps dans l’analyse.
Cinq psychanalyses.
Fragments d’une analyse d’hystérie : Dora (1905) Écrit en 1899.
Séminaire du 5 avril 2016
Isabelle Carré
Je vous propose un bref résumé du texte écrit par Freud, qui nous entraîne dans l’histoire de cette jeune fille viennoise en prise aux comportements amoureux des adultes qui l’entourent, et dans les affres de ses propres découvertes d’adolescente. En savoir plus
Le symptôme en analyse
Le symptôme en analyse.
Le cas Anna O.
Isabelle Carré
Je vous propose un bref résumé du texte de J. Breuer avant d’entamer notre sujet. En savoir plus
De surcroit
Les psychanalystes et la question du thérapeutique. On le sait , il a existé et il existe encore à certains moments une tendance à considérer psychanalyse et thérapeutique , comme deux champs radicalement différents , hétérogènes . Ainsi, pour certains , il n’y n’aurait pas à prendre en considération les questions posées par le point de vue thérapeutique . Pourtant , aussi bien Freud que Lacan ont toujours maintenue ouverte cette interrogation et cherché une articulation appropriée . Une formule de Lacan en constitue une expression pertinente :«La guérison vient de surcroit ». Aphorisme dont la sobriété condense plusieurs significations différentes . Je vais essayer ce soir de les énoncer et de les déployer .